Les Thermes de Caracalla et l’eau... un retour aux sources !

Les Thermes de Caracalla et l’eau... un retour aux sources !

Après 1800 ans, le retour de l’eau aux Thermes de Caracalla

L’endroit où se trouvent les Thermes de Caracalla a toujours été caractérisé par la présence de l’eau. Même avant l’urbanisation, il existait une vallée plutôt sauvage avec des torrents, qui sont toujours présents dans le sous-sol.
Puis en 216 ap. J-C., l’empereur Marco Aurelio Antonino Bassiano appelé Caracalla décide la création des thermes. En même pas quatre ans un immense édifice de 220m sur 114m voit le jour.

  • La naissance des Thermes de Caracalla : Bien-être et relax aux temps de la Rome Antique

Les thermes formaient un ensemble extraordinaire en dimensions et décorations avec une variété de pièces aux températures diverses, comme les piscines et les zones où lire, se détendre et socialiser.
C’était un édifice public à la portée de tous les citoyens, hommes et femmes, même les plus pauvres.

Le bloc central présentait le caldarium, le tepidarium, le frigidarium et la natatio. À l’intérieur de l’exèdre du “calidarium” et le parterre, les thermes pouvaient contenir 20.000 places.

Les grandes thermes impériales n’étaient pas seulement un édifice pour le bain, le sport et le soin du corps mais aussi un lieu pour la promenade et l’étude. Les décorations à l’origine étaient somptueuses avec des sols en marbres colorés orientaux, des mosaïques et des marbres sur les murs.
Dans les sous-sols, des centaines d’esclaves et ouvriers spécialisés faisaient fonctionner toute cette machine avec les dépôts de bois, l’installation pour le chauffage, le système hydrique, un moulin et le Mitreo.

- La Natatio

Au début du III° siècle ap. J-C., l’ensemble thermal présentait des fontaines et des nymphes dans les jardins mais surtout de grandes vasques d’eau chaude, tiède, froide et une gigantesque piscine la ”Natatio”, véritable piscine olympique avec des zones de vapeurs d’eau pour le sauna. La “Natatio” avait une forme simple et rectangulaire (42mx 32m) avec l’eau à débordement sur 3 côtés et était recouverte d’un revêtement de couleur noire (Liner) pour permettre à l’ensemble monumental exceptionnel de s’y refléter.
La Natatio était divisée en trois parties avec de gigantesque colonnes de marbre gris avec des niches à l’intérieur desquelles se trouvaient des statues.

  • Naissance d’un nouveau projet : “Specchio d’acqua de Hannes Peer”,

C’est une intervention d’architecture contemporaine qui s’harmonise avec celle de la Rome antique, du point de vue architectonique , social et culturel. Il s’agit d’un véritable miroir qui s’élève du sol de seulement 10 cm et qui a une fonction polyvalente : une sorte de
“théâtre de l’eau et sur l’eau”.

Une vasque de forme linéaire (qui rappelle la Natatio) met au centre le monument et le visiteur avec un parterre sur l’eau, qui a la fonction d’accueillir une série d’activités performantes et culturelles (symbiose entre art et fonctionnalité) avec des spectacles de théâtre, de danse ou de musique classique ou encore de conférences. Ainsi, le visiteur, habitué à vivre passivement le site archéologique, devient protagoniste de l’espace et des événements.

En outre, sur le Specchio d’acqua, il est possible d’assister à des jeux d’eau et de lumière et à la nébulisation de l’eau, qui recrée la suggestion des vapeurs des anciennes thermes.

L’inauguration du Specchio d’acqua aura lieu le 13 avril avec chorégraphie sur la musique de la Rhapsodie in blue, créée en 1924 par George Gershwin.

Une vraie révolution. A suivre…et à voir !

Texte de Marion Simprez