Le complexe archéologique du Largo Argentina...

Le complexe archéologique du Largo Argentina...

Le complexe archéologique du Largo Argentina "Area Sacra"

INCROYABLE ! C’est grâce à des travaux de démolition du vieux quartier historique Champ de Mars réalisés
entre 1926 et 1929, que l’on doit la découverte de l’un des plus importants complexes archéologiques de la
ville.
Et aujourd’hui, grâce au soutien financier de la Maison Bulgari, l’histoire millénaire de” l’Area Sacra” a été réouverte au public le 20 juin 2023..

Largo Argentina : Pourquoi ce nom ?

Aucun rapport avec l’Argentine mais avec l’actuelle Strasbourg ! qui s’appelait “Argentoratum”, ville
d’origine de Johannes Burckardt (Giovanni Burcardo) qui était le maître de cérémonie d’Alexandre VI
Borgia, également connu sous le nom de l’évêque argentinensis. Il appela en effet Argentine la tour de son
palais de via del Sudario, aujourd’hui siège du musée du Théâtre.
À la suite de malversations, le jeune prélat dut fuir l’Alsace pour se réfugier à Rome en 1467. Il devint
maître des cérémonies de cinq papes, dont Alexandre VI Borgia, et fit édifier, via del Sudario, proche
du Largo, un hôtel particulier, avec une tour, qu’il baptisa Burcardo de Argentina.

Pourquoi alors s’agit-il d’une « Area Sacra » ?

Il s’agit d’une vaste place pavée sur laquelle se dressent les restes de quatre temples de l’époque
républicaine dédiés à quatre divinités dont l’identification est encore incertaine (aujourd’hui nommées par
les quatre premières lettres de l’alphabet). L’époque républicaine va de la chute du dernier Roi en 509 av JC
jusqu’à l’avènement de Auguste en 31 av JC.

Un peu d’histoire par l’architecture…

Les différentes constructions permettent de bien visualiser les matériaux employés à l’époque : le “peperino”, le tuf de la Curie de Pompée, le calcaire ou le travertin mais pas encore le marbre qui apparaîtra plus tard.
Le temple C a été édifié sur un sol de terre battue et de gravier au IIIe siècle av JC.
Le portique de Minucia a été construit en 106 av. JC, mais son dallage en tuf date d’avant les temples A, C et D.
Après un incendie, un dallage commun aux temples A, C et D fut créé, un sol en dalle de tuf.
Par la suite, le temple D se verra élargi avec du travertin.
Le temple B, qui fut le dernier à être édifié, le fut à la fin du IIe siècle av JC. Le premier étage sera fait de dalles de tuf. Mais après l’incendie de 80, un nouveau sol fait de dalles de travertin sera mis en place.
Dans le temple C, l’autel était en pépérin ainsi que celui du temple A
Il y a aussi à cette période un changement de style, on passe d’une forme archaïque (étrusque ou italique au modèle hellénistique (temple B)).
Des détails pour le visiteur, mais ce sont ces détails qui permettent de mieux comprendre ce qui s’est passén « aux temps des romains ». Cette étude architecturale a apporté de nombreuses informations qui ont permis de dater d’autres temples du Latium.

Revenons à l’histoire !

Largo Argentina est aussi un lieu célèbre où fut assassiné Jules César dans la Curie de Pompée (Grande salle rectangulaire) lors du siège des Ides de Mars, le 15 mars 44 av JC où se réunissait le Sénat. L’édifice faisait partie en réalité d’un ensemble monumental voulu par Pompée (Porticus Pompei), formé de longs portiques et de jardins qui conduisent de l’autre côté à un théâtre sacré du temple de Venus Vicente.
Au centre de la salle, se trouvait la statue colossale de Pompée aux pieds duquel s’écroula Jules César sous 23 coups de couteau !!
Une dalle de béton de trois mètres de large sur deux de haut aurait été placée par Octave (Auguste) en mémoire de son père adoptif pour indiquer le lieu du meurtre.

Et les chats…

C’est aussi le royaume des chats. L’Area Sacra est devenue un des refuges pour chats de la cité éternelle. Ils sont seuls dans cet espace qui est à 8 mètres en dessous du niveau actuel de la rue… c’est parfait pour que les gatti soient tranquilles !
Une association défendant la cause des chats de Rome a été fondée en 1994. Elle se nomme « Torre Argentina Roman Cat Sanctuary », elle nourrit et soigne les chats de l’Area Sacra.
Depuis 2001, les chats de Rome ont été reconnus « patrimoine bioculturel de Rome ».
Les ruines sont un refuge assez classique des chats, vous en retrouvez également au cimetière du Verano ou à celui non-catholique.
En conclusion…
L’image en haut de l’article démontre bien la dimension de la place avec les restes de ses quatre temples qui se situent entre le IV° siècle av JC et le II° av JC. Il s’agit en effet de l’ensemble le plus vaste de l’époque républicaine et unique du point de vue archéologique.

ROME Accueil vous proposera une visite... n’hésitez pas à consulter le site !

Texte de Marion Simprez