Le choix de François : La bibliothèque des rêves secrets de Michiko...

Le choix de François : La bibliothèque des rêves secrets de Michiko...

Le choix de François : La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama

« Un petit plus », c’est ce dont nous avons parfois besoin ou dont nous rêvons, lorsque les temps sont difficiles et que nous sommes à la recherche d’une motivation nouvelle. C’est justement ce que propose à ses interlocuteurs - jeunes ou vieux, mariés, célibataires, salariés, retraités, chômeurs - le principal personnage du premier roman de Michiko Aoyama, journaliste japonaise, dans « La bibliothèque des rêves secrets ».

Ce « petit plus », que les visiteurs du centre social de quartier doté d’une bibliothèque reçoivent, alors qu’ils ne l’avaient pas sollicité, prend la forme d’un livre que leur indique la conseillère de cette bibliothèque, après les avoir écoutés quelques instants se raconter, exposer l’objet de leur recherche, entendu la façon dont ils ont découvert l’existence de ce lieu, quelques réflexions sur leur vie présente ou antérieure. Forte de ces informations, cette conseillère atypique oriente ses visiteurs vers des ouvrages bien éloignés de ceux qu’ils étaient venus chercher et dont la lecture va bouleverser leur existence.
Pour reprendre un slogan que nous assénaient nos publicitaires il y a quelques années, le fil conducteur de ce livre est de « positiver ». Quelle que soit leur situation, les visiteurs croisés dans cette bibliothèque de Tokyo repartent avec une copieuse dose d’optimisme qui les incite à s’interroger sur le sens de leur vie et à reconsidérer leur façon de gérer leur existence. Cinq personnages, cinq parcours de vie aussi variés qu’on puisse les imaginer, cinq rencontres non pas avec le livre qui change leur vie, mais avec la bibliothécaire qui leur conseille le livre qui changera leur vie.
Livre riche en tableaux et saynètes qui rythment notre vie quotidienne, non dépourvu d’humour et de fantaisie, comportant également certains moments plus poétiques, « La bibliothèque des rêves secrets » et ses quelque trois-cent quatre-vingt-dix pages à la lecture desquelles on ne ressentira pas la moindre pointe d’ennui ou de lassitude, constitue sûrement en cette période de rentrée parfois teintée de grisaille le meilleur antidote pour aborder l’automne avec un « petit plus » d’optimisme. Il est sans doute le type de livre qu’on pensait ne jamais ouvrir et que l’on refermera avec le sentiment de ne pas s’être fourvoyé.

Texte de François Pellerin