Les Rioni : Le Testaccio

Les Rioni : Le Testaccio

Le Rione Testaccio

Le Mont Testaccio (Mons Testaceus, littéralement “Monte dei Cocci”) c’est-à-dire de morceaux, de tessons, de pots cassés, a la particularité par rapport aux autres collines de Rome d’être artificiel. Il s’agit en effet d’une gigantesque décharge de la Rome antique de 54 mètres de haut, avec une circonférence d’un kilomètre et une superficie totale d’environ 20.000 mètres carrés.

Elle s’est formée au cours des années à partir du I° siècle avant JC et demeura utilisée jusqu’au III° siècle après JC.

Les romains de l’époque y jetaient les amphores contenant les marchandises (comme l’huile d’olive) qui provenaient d’Ostie pour arriver par le Tibre à l’Emporium, le grand Porto Fluviale tout proche (zone Ostiense). Généralement les amphores pour le transport de l’huile d’olive étaient utilisées une seule fois avant d’être jetées.

Pour quelle raison ? L’amphore, n’étant pas en émail à l’intérieur, absorbait la forte odeur de l’huile transportée et à la fin du trajet, il était nécessaire de la détruire.

Ceci explique la dimension de cette énorme décharge et du nombre d’amphores ou “ testae” parvenues à Rome entre la fin du I° siècle av JC et le III° après JC. Une véritable aire archéologique souterraine très intéressante que l’on peut visiter. Sur les anses des amphores, on retrouve la marque de fabrique ou les “tituli picti”c’est-à-dire les notes écrites avec le nom de l’exportateur et le contenu : en vérité comme les étiquettes de nos jours pour les contrôles de douane.

On peut faire une visite souterraine très intéressante sous le nouveau marché où l’on voit bien les “testae” ou amphores (d’où le nom Testaccio). Cette visite part du centre du quartier historique pour admirer les restes de la Porticus Aemilia, grand édifice pour emmagasiner et conserver les marchandises qui arrivaient de tous les angles de la méditerranée.

Quand la fonction de décharge termina, au Moyen-Âge, le Testaccio devint un lieu de manifestations populaires ou de jeux publics comme le “ludus Testacie” sorte de corrida. Plus tard, ce furent les “ottobrate romane”immortalisées par Belli, Stendhal et Pinelli. les fêtes pour la fin de la vendange ou même les cérémonies religieuses. Sur la colline, on creusa de nombreuses grottes (“grottini”) servant de caves ou étables, devenues aujourd’hui des restaurants ou pubs.

Pourquoi le Testaccio est unique ?

Pour son esprit, son air de “romanità” que l’on respire dans les rues du quartier. Le “rione” a des racines populaires, habité de personnes qui ne quitteraient leur quartier pour rien au monde ! De plus, on y trouve encore des petits magasins typiques par ex celui des poupées et objets anciens de collection (Le Bambole) via Luca della Roccia, l’Emporio des épices etc… Le Testaccio est plein de petites boutiques, de restaurants car aujourd’hui c’est aussi un quartier d’habitants un peu “bobo”.
A ne pas manquer la Piazza Testaccio avec sa magnifique fontaine des Amphores au centre de la place (où se trouvait autrefois le célèbre marché).

C’est le cœur du quartier, retrouvailles de familles, d’enfants, de personnes plus âgées qui bavardent sur les bancs. La Place Santa Maria Liberatrice est un autre lieu de rencontre. Impossible de ne pas citer le nouveau marché Testaccio, moderne qui est plus qu’un marché, moderne avec son toit en verre, ses étals véritables pôles gastronomiques, les bancs de street food, le petit café au milieu, les petites boutiques de sacs, de chaussures, de déco etc… C’est l’âme du Testaccio.

N’oublions pas le Mattatoio qui était les abattoirs de Rome (ex Macro Testaccio) : il s’agit d’un très grand espace réalisé par Giocchino Ersoch, qui témoigne le passage du classicisme à la modernité, exemple de l’architecture industrielle monumentale de la fin du XIX siècle. Les pavillons et la Pelanda (5000 mètres carrés) permettent des manifestations artistiques, des expositions etc…

Pour une sortie au restaurant, il y a l’embarras du choix ! Ils proposent la cuisine typiquement romaine comme pâtes la “carbonara”, emblème de la ville, ou “pasta à la gricia ou cacio e pepe” ; comme viande “l’abbacchio” (agneau) ou la trippe à la romaine ; comme légumes les “carciofi alla Giudia”(artichauds cuisinés à l’envers) et les délicieux “supplì romani” : à essayer !

Visite guidée proposée par Roma Sotterranea : https://www.visiteromasotterranea.it/sotto-il-mercato-testaccio.html
Quelques exemples de magasins caractéristiques :

Texte de Marion Simprez