Florarium : en septembre, le Dahlia
Quelle qu’en soit la couleur, le dahlia est un soleil multiple qui illumine nos jardins, du plein été au début de l’automne .
C’est la fleur nationale du Mexique d’où il nous arrive, comme tant d’autres plantes des Amériques, la tomate et la pomme de terre, l’aubergine et le poivron.
Le dahlia vient des hauts plateaux du Mexique (2000 m) où les Aztèques, qui se servaient de ses tiges creuses comme chalumeaux, le cultivaient pour ses propriétés médicinales, ornementales, voire alimentaires.
Les conquistadores, en cherchant l’or, ont aussi trouvé le dahlia, et c’est Francisco Hernandez, explorant à partir de 1570 la flore mexicaine, qui ramène en Espagne les premiers tubercules de cette plante à la vigueur miraculeuse.
Vers 1789, le directeur du jardin botanique de Mexico en diffuse des graines et des tubercules non seulement en Espagne, mais aussi en France, en Italie et en Angleterre. Le botaniste Cavanilles dédie alors la plante à son professeur suédois Andreas Dahl (1751-1789), lui-même élève de Linné. D’où son nom !
À partir de 1804, c’est l’engouement pour le dahlia et les hybridations se multiplient, qui donneront au fil des années le dahlia à fleur double, le dahlia "cactus", le dahlia à fleur d’anémone, le dahlia impérial (2 à 4 m de hauteur, (aux fleurs spectaculaires allant jusqu’à 25 cm de diamètre...), le dahlia pompon "lilliput", le dahlia à collerette...
En Grande Bretagne à l’époque victorienne, les Anglais raffolent de son élégance sophistiquée et en font une fleur de concours.
Le dahlia est une astéracée, sans parfum, aux couleurs fabuleuses qui, du blanc pur au violet le plus sombre, nous offre toute la gamme des roses tendres ou soutenus, des jaunes de citron ou d’or, des orangés, des cramoisis et des pourpres.
Cette fleur fascinante inspire aux peintres de somptueux bouquets, comme ceux de Fantin-Latour (1836-1904) ou de Cézanne (1839-1906).
Septembre : c’est le moment où le dahlia nous éblouit de sa splendeur, et triomphe, beau comme un astre, dans la galaxie des fleurs qui nous enchantent...
Et que chante la poétesse anglaise Édith M.Thomas (1854-1925} :
Frost To-night
And I come to the velvet, imperial crowd,
The wine red, the gold, the crimson, the pied
The dahlias that reign by the garden-side.
The dahlias I might not touch till to-night !
A gleam of the shears in the fading light,
And I gathered them all, the splendid throng,
And in one great sheaf I bore them along.
Texte de Nicole Allegra
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